C’est la grande inconnue du débat sur l’objectif de réduction des gaz à effet de serre de l’UE pour 2040 : miser sur une baisse de 90 % va-t-il nécessiter un nouveau paquet législatif ? Comme le projet d’étude d’impact , la version provisoire de la communication laisse la future équipe de commissaires trancher. De premières pistes sont toutefois esquissées.
En creux, le document de 28 pages semble suggérer qu’aucun big bang législatif n’est nécessaire. « La réalisation de l’objectif…
Le mix énergétique en 2040 vu par la Commission européenne
« Outre les énergies renouvelables, des solutions zéro ou bas carbone (y compris l’efficacité énergétique, le nucléaire, le stockage, le CSC [captage et stockage du carbone], le CCU [captage du carbone et utilisation], l’élimination industrielle du carbone et toutes les autres technologies actuelles et futures à énergie net zéro) sont nécessaires pour décarboner le système énergétique », écrit la Commission.
Quelques lignes sont aussi consacrées aux petits réacteurs modulaires (SMR, en anglais,) qui doivent faire l’objet du lancement d’une alliance industrielle le 6 février. Cette dernière aura pour but d’accélérer leur déploiement « d’ici le début de 2030 ».
Par ailleurs, la Commission européenne ne compte pas se passer du gaz de sitôt. « Si l’électrification est un élément clé de la transition énergétique, les combustibles fossiles continueront à jouer un rôle dans cette transition », écrit-elle en prévoyant aussi qu’une « part importante du réseau pétrolier et gazier pourrait être progressivement réaffectée aux e-carburants, aux biocarburants et à l’hydrogène sans carbone ».
Selon les calculs présentés, la consommation de combustibles fossiles à des fins énergétiques « devrait diminuer d’environ 80 % » en 2040, par rapport à 1990. L’utilisation restante du gaz naturel « serait répartie entre l’industrie, les bâtiments et le système électrique », et les centrales fossiles devront « dès que possible être couplées à un système de captage et de stockage du carbone ».