Le ferroviaire fait consensus quand il s'agit de vanter ses vertus environnementales. Beaucoup moins quand il faut lui assurer un avenir économique, à l'heure où il ne représente que 6% du transport des voyageurs en Europe.
Présentées comme un secours contre sa marginalisation, la concurrence et la remise en cause des modèles historiques sont l'objet de profondes divisions. En témoigne le vote intervenu le 25 février au Parlement.
Une série d'amendements initialement portés des eurodéputés de gauche (Gilles Pargneaux du…
Ferroviaire : une très sulfureuse libéralisation
Le rétropédalage opéré par les élus de Strasbourg est aussi le fruit de conflits plus ou moins dogmatiques sur les effets réels de la libéralisation.
« Certains disent qu’il faut continuer comme avant, avec un système étatisé monopolistique. Je n’y crois pas : avoir un système rétracté dans un contexte mondialisé finira mal », prédit l’eurodéputé Dominique Riquet (PPE).
D’autres pourfendent la solution, pointant le renchérissement du prix du billet lors de l’arrivée d’acteurs privés. Quant à la baisse des coûts générée, elle se vérifierait surtout au moment du premier appel d’offres, moins ensuite, estime Jean-Louis Bianco, auteur d'un rapport sur la réforme.
Le 25 février, plus de 2000 cheminots manifestaient à Strasbourg. Venu de Belgique, un chef de gare dénonce la désorganisation et les retards consécutifs à la scission de la SNCB. « Venez passer huit jours avec nous pour voir dans quelles conditions on travaille », lance-t-il à l’eurodéputée écologiste Isabelle Durant.