Restructuration d'EDF et réforme de la régulation du nucléaire
C’est sans doute l’un des plus gros dossiers du moment dans le secteur de l’énergie. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a été chargé fin 2018 par le chef de l’État, Emmanuel Macron, de plancher sur la restructuration du groupe. Les objectifs : donner à l’énergéticien les moyens d’investir pour ne pas se faire dépasser par les autres grands acteurs, résorber une dette colossale de 42 milliards d’euros à fin 2020 et régler un contentieux européen sur les barrages hydro-électriques. La proposition sur la table consiste à créer une société de tête détenue à 100 % par l’État regroupant le nucléaire et RTE, une deuxième entité en partie ouverte aux capitaux privé avec les renouvelables, Enedis et l’activité de fourniture, et une troisième pour l’hydroélectricité. Le projet, auparavant baptisé « Hercule » et désormais appelé « Grand EDF », embarque également une réforme de la régulation de l’électricité produite à partir du nucléaire et revendue aux fournisseurs alternatifs : le mécanisme de l’Arenh, qui ne permettrait pas de rémunérer EDF à la hauteur des investissements nécessaires. La France négocie ce vaste projet avec la Commission depuis fin 2019, sans parvenir à un accord. Mais le temps presse du côté du Parlement, car il n’est pas question de discuter de sujets aussi sensibles avant l’élection présidentielle. Or il apparaît difficile de se pencher sur le projet de loi nécessaire à la réforme dans les mois qui viennent, tant le calendrier parlementaire s’annonce chargé. S’ajoute également une inconnue politique : Emmanuel Macron ira-t-il jusqu’au bout avec ce projet ? (Photo : Matthew Henry/Unsplash)