Un bolide bleu électrique aux allures de Batmobile trône sous un losange lumineux. « Elle est superbe ! », s’écrie Emmanuel Macron devant la nouvelle Renault Alpine. Ce 14 octobre, jour d’inauguration du Mondial de l’automobile, celui qui semble toujours adorer la bagnole interrompt sa déambulation quelques mètres plus loin et s’installe sur le siège conducteur de la R5, l’un des derniers modèles électriques du fleuron français.
Mais, face aux caméras, pas un mot sur la hausse annoncée du malus…
Le mauvais calibrage du leasing et le yoyo des aides à l’achat
Sur le leasing, « on s’est tous plantés collectivement », assène une source au sein de la filière. En 2024, la promesse présidentielle d’une voiture électrique à moins de 100 euros par mois dépasse toutes les espérances… et les prévisions budgétaires. Les 20 000 véhicules annoncés se transforment en 50 000 voitures subventionnées. « On a complètement été victimes du truc », reconnaît une source dans l’automobile.Avec 13 000 euros de subvention par voiture (bonus écologique compris) – un montant défendu par le SGPE, selon nos informations –, la facture déraille complètement, pour culminer à 650 millions d’euros, soit deux fois et demie plus que prévu. « On avait alerté. Avec une subvention de cet ordre, le risque était évident. Ça coûtait presque moins cher qu’un passe Navigo ! », fulmine-t-on à Bercy. Une source au sein de la filière rejette la faute sur l’administration. « Il n’y a eu aucun mécanisme de cadrage pour ne pas dépasser le nombre de voitures budgétées. Le travail de suivi du nombre des dossiers n’a pas été fait. »
Les autres aides à l’achat ont, elles, connu de multiples zigzags. « Quinze modifications du bonus en cinq ans ! », s’alarmait le président de la Plateforme automobile (PFA), Luc Chatel, peu avant l’ouverture du Mondial de l’auto. « Des véhicules qui bénéficiaient de bonus vont être soumis, demain, au malus. Cessons de changer la règle tous les matins », tempêtait l’ancien ministre, dénonçant, avec fatalisme, « un mal français ».