À force de parler de la fin des véhicules neufs émetteurs de CO₂ à partir de 2035, on en oublie presque les objectifs intermédiaires imposés aux constructeurs automobiles auparavant. À commencer par la réduction de 15 % des émissions de CO₂ de leurs flottes exigée en 2025, par rapport à 2021. L’industrie, elle, n’a pas oublié. Certains acteurs se disent inquiets quant à leur capacité à tenir la trajectoire, car la croissance des ventes de véhicules électriques a ralenti en…
L’obsession 2035
« Êtes-vous pour ou contre l’objectif 2035 ? » « Faut-il supprimer la loi mettant fin [de facto, Ndlr] aux véhicules thermiques ? » Pas un débat télévisé, pendant la campagne des élections européennes, sans que les candidats soient appelés à se prononcer à ce propos. À Paris, la droite de LR et l’extrême droite du RN proposaient de revenir sur ce totem entré dans la loi européenne depuis le printemps 2023. À Bruxelles, dans les semaines qui ont suivi les élections, des débats intenses ont eu lieu au sein du premier groupe politique du Parlement européen, le PPE (droite), à propos des demandes à faire sur ce dossier à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, réélue le 18 juillet. Ils ont finalement réitéré leur vœu de « neutralité technologique », que l’Allemande a repris dans son discours devant les nouveaux eurodéputés le jour de son élection. Elle y évoque une « modification ciblée de la réglementation dans le cadre du réexamen prévu [en 2026, Ndlr] » en faveur des carburants de synthèse.