A l’aise dans le rôle. Tel est apparu Nicolas Sarkozy, président du Conseil européen, devant le Parlement européen, mardi 21 octobre. Après une gestion de crise unanimement saluée par ses pairs, le président français a, comme le veut la tradition, présenté son bilan à mi-parcours de la Présidence française aux parlementaires à Strasbourg.
L’Europe doit être « unie », « parler d’une seule voix », « trouver des positions communes »…A ceux qui doutaient de l’intérêt pour la chose européenne…
SARKOZY, JUNCKER ET LES PARADIS FISCAUX
Le Luxembourg tout comme l’Autriche ou la Belgique refusent aujourd’hui d’abandonner le secret bancaire. Répondant à une question du député luxembourgeois Robert Goebbels (PSE), sur la suppression des paradis fiscaux, le président français a tancé le Luxembourg.
"Je compte sur le soutien du Luxembourg pour que l’architecture financière soit profondément repensée, à l’extérieur de notre continent et à l’intérieur de notre continent - les deux", a déclaré Nicolas Sarkozy dans l’hémicycle. Avant d’ajouter "on ne peut pas se battre à l’extérieur de notre continent contre certaines pratiques et les tolérer sur notre continent, c’est tout". Lors de la conférence de presse qui a suivi, il est revenu sur le sujet en s’adressant au premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker : "lui-même est bien placé pour savoir qu’il peut y avoir en Europe des pays plus ou moins volontaires pour assurer de la transparence et mettre de la régulation".
Ce à quoi le chef du gouvernement du Grand Duché s’est empressé de répondre sur France 2 que la France n’était "pas plus exemplaire en matière de moralité financière que le Luxembourg". "Le Luxembourg n’abandonnera pas le secret bancaire demain matin; mais nous participerons à toute discussion qui contribuera à davantage de transparence des marchés financiers", a-t-il cependant ajouté.