A l’heure où l’exercice du pouvoir est passé au scalpel, un an après la prise de fonction de François Hollande, la jeunesse est un thème pour lequel la boussole politique de l’hôte de l’Elysée ne s’est pas totalement égarée. Priorité de la campagne du socialiste, elle continue d’être une ligne rouge du quinquennat.
Dans ce domaine, le président est même susceptible d’influencer l’agenda européen, contrairement au traité de stabilité budgétaire, qui s’est révélé être une mauvaise porte d’entrée pour «…
Vers un retour du Smic jeunes ?
Edouard Balladur, alors Premier ministre, s'y était cassé les dents, en proposant un contrat aux jeunes moins qualifiés inférieur au Smic. Jugée inacceptable en France, l'idée est mise en oeuvre sans scrupules au Royaume-Uni, en Belgique, en République tchèque et aux Pays-Bas.
Dans ses travaux, le Conseil d'analyse économique propose une formule moins explosive fondée sur des allègements accrus de charges, sans altérer le pouvoir d'achat des jeunes travailleurs. "Le Smic n'est pas une cause majeure de chômage, explique Agnès Bennassy-Quéré, sauf pour les jeunes. C'est une vérité difficile à entendre, car on ne veut pas créer un sous-prolétariat." Au final, la décision politique revient quasiment à trancher une "question philosophique" qui inspirera peut-être les futurs bacheliers. "Qui doit payer pour l'échec scolaire ?" interroge-t-elle. Avec un Smic au rabais, "c'est le jeune" qui paye. Avec des baisses de cotisation, "c'est la société".