La scène se passe à Londres, en novembre 2017. Un officiel de l'Eurosystème déjeune avec une dizaine de personnes travaillant dans le secteur bancaire. Il leur distribue un document où figurent les prévisions d'inflation « super core » de la Banque centrale européenne (BCE) jusqu'en 2019.
L'Eurosystème est l'organe qui regroupe la Banque centrale européenne et les banques centrales des pays de l'UE ayant adopté l'euro. L'inflation « super core » (que l'on pourrait traduire par « super basique »)…
Les « portes tournantes », un problème aussi pour la BCE
De nombreux observateurs pointent du doigt les nombreux passages entre la direction de l'Eurosystème et les banques privées. À titre d'exemple, Mario Draghi a été vice-président de Golmdman Sachs International, François Villeroy de Galhau a occupé de hautes fonctions chez BNP Paribas, et l'ancien président de la Bundesbank Axel Weber préside maintenant le conseil d'administration d'UBS. Mais la question est bien plus ancienne – Transparency International relève plusieurs cas similaires dès la fin des années 1990.