L’expression était devenue aussi systématique qu’incantatoire, au risque de se vider de son sens. «L’irréversibilité de l’euro», expression fétiche des dirigeants européens, dispose enfin d’un contenu, grâce à l’entremise de Mario Draghi.
A l’issue du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), jeudi 6 septembre, vécu comme un Jour J pour l’eurozone, l’Italien a présenté une série de mesures pour préserver « l’unité » de la zone euro. Depuis des mois, les pays périphériques empilent les réformes sans…
Le programme de Mario Draghi en quelques points
- Rachats d’obligations de court terme (1 à 3 ans), sans limitation de montant ni de durée
- Acquisitions conditionnées à l’utilisation du FESF ou MES donc adossées à des obligations de réformes plus ou moins poussées
- Les volumes de rachats seront publiés chaque semaine et la répartition par pays chaque mois
- Rachats ouverts aux États actuellement sous programme (Irlande, Portugal, Grèce), une fois qu’ils sont de nouveau en capacité de se financer sur les marchés
- L’OMT signe la fin du Securities Market Program mais la BCE garde les bons achetés dans le cadre du SMP jusqu’à ce qu’ils arrivent à échéance
- Comme à l’époque du SMP, les rachats sont "stérilisés". Les injections de la BCE sont censées être compensées par les actifs que les banques déposent auprès d’elle.
- La BCE renonce à son statut de créancier privilégié dans le cadre de ces opérations, de façon à rassurer les investisseurs privés qui assumaient un risque de perte plus important, puisque leur remboursement intervenait plus tard.
Ce nouveau cadre a été présenté au moment où la BCE a également revu ses prévisions. L’inflation va poursuivre sa baisse dans la zone euro, pour être ramenée à 1,9% en 2013, contre 2,5% cette année. La Banque prévoit une contraction du PIB de 0,4% en 2012, avant une reprise molle à 0,5% l’année prochaine.