Commissaire à l’Énergie : portrait-robot à l’usage d’Ursula von der Leyen

La socialiste espagnole a de la trempe. Une « intelligence folle », qui a servi une ascension professionnelle guidée par de fortes convictions écologistes et jalonnée de décisions parfois impopulaires. Tantôt caricaturée, tantôt admirée, Teresa Ribera fédère autant qu’elle divise. À Bruxelles, Paris et Madrid, Contexte a interrogé les femmes et les hommes qui la fréquentent pour raconter celle qui est en passe de devenir première vice-présidente de la Commission européenne.

Un « type bien », « à l’écoute », peut-être « parfois irritable ». Un bosseur, « socialiste moderne », fin connaisseur des secteurs énergétique et climatique. Contexte a fait parler la bulle bruxelloise, et au-delà, sur le commissaire désigné à l’Énergie, Dan Jørgensen. Ancien ministre danois de l’Énergie, il semble taillé pour le poste, mais ses réserves sur le nucléaire inquiètent les défenseurs de l’atome.

En présentant son collège des commissaires, le 17 septembre, Ursula von der Leyen a dévoilé un trio de personnalités pour piloter les politiques énergie-climat et les missions prioritaires attribuées à chacun. Un savant mélange, censé respecter équilibres politiques et idéologiques, mais qui soulève déjà des craintes chez certains. Les pronucléaires ont peur d’être mis sur la touche.

Une évaluation du « règlement gouvernance », publiée le 11 septembre, ébauche quelques pistes de révision pour ce texte vieux de sept ans. À condition toutefois de savoir lire entre les lignes. Car la Commission sortante marche sur des œufs : pas question de préempter le pouvoir de décision du prochain exécutif européen.

Le 9 septembre, l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a livré un rapport très attendu sur la compétitivité de l’UE. Aux chapitres énergie, pas de révolutions, mais quelques évolutions. « Beaucoup d’idées se retrouveront dans les lettres de mission » des futurs commissaires, a promis Ursula von der Leyen. Et notamment dans le « pacte pour une industrie propre », annoncé pour les cent premiers jours du mandat.

Contexte a compilé les listes informelles figurant la répartition des élus entre les commissions parlementaires dans chaque groupe politique. Retrouvez les noms de ceux qui siégeront en Itre (Industrie, Énergie, Recherche) en 2024-2029.

La commission de l’Industrie, de la Recherche et de l’Énergie (Itre) est l’une des plus puissantes du Parlement européen. Très prisée des Allemands et des Nordiques, elle attire pourtant peu les députés français élus en 2019. À l’heure du bilan de fin de mandat, Paris s’en mord les doigts et admet une erreur stratégique. La donne pourrait changer après les élections européennes du 9 juin.