Et si jusqu’ici c’étaient eux, les gagnants de l’ouverture à la concurrence du ferroviaire ? Trans-Missions, Artelia, Territoires Mobiles… Méconnus du grand public et parfois même du secteur des transports, ces cabinets sont pourtant incontournables dans le processus à l’œuvre depuis 2018. Cinq ans après l’adoption de la loi pacte ferroviaire, la libéralisation du rail français se fait à petit pas. Pour les TER, des services conventionnés, c’est aux Régions de passer des appels d’offres pour désigner l’opérateur. Et elles…
Qui sont les cabinets à l’œuvre ?
Pour l’aspect juridique, ce sont parfois de grands cabinets qui sont sollicités, comme Ernst & Young. Le cabinet Seban travaille avec plusieurs Régions,. Tout comme Urso Avocats, fondé en 2022 par trois avocats du cabinet Seban et qui accompagne par exemple Paca et Pays de la Loire. Cabanes Avocats est également présent.
Côté expertise financière, FCL et Satis Conseil interviennent, par exemple, auprès de plusieurs autorités organisatrices.
Le terrain technique recouvre une expertise ferroviaire avec plusieurs aspects possibles : matériel roulant, atelier de maintenance, offre de transports… Il est occupé par une poignée de cabinets. Trans-Missions est né du développement français du cabinet allemand KCW et a misé sur son expérience outre-rhin, où la concurrence du transport de voyageurs a débuté dès 1994. Il accompagne aujourd’hui les Régions Normandie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il vient d’annoncer le développement, à partir de juin 2023, d’une expertise financière. Artelia a une équipe qui a accompagné les Hauts-de-France pour le lot englobant les lignes de l’Étoile d’Amiens. Il travaille avec Auvergne-Rhônes-Alpes. La Région Pays de la Loire a recours à Mensia. Enfin, fondée par « les frères Laurin » (Yves et Philippe Laurin), la société Territoires Mobiles est historiquement implantée dans le Grand-Est, mais accompagne aussi la Bourgogne-Franche-Comté. « En Grand-Est, ils sont indétrônables. On ne candidatait même pas pour obtenir l’AMO, on savait qu’ils l’auraient », raconte une consultante concurrente. Leur influence devrait néanmoins évoluer : Grand-Est a créé une société publique locale (SPL) pour améliorer son pilotage ferroviaire.
Dans les Hauts-de-France et en Centre-Val de Loire, des appels d’offres pour s’adjoindre les services de nouvelles assistances à maîtrise d’ouvrage sont en cours. La Bretagne et l’Occitanie, peu pressées d’ouvrir leur réseau à la concurrence, n’ont pas fait appel à des cabinets, pour l’heure.