Le discours sur l’état de l’Union n’a laissé aucun doute. Mercredi 13 septembre, le président de la Commission européenne a placé la réforme institutionnelle de l’UE, et en particulier de la zone euro, en haut de l’agenda des prochains mois.
Après une dizaine d’années de crises à répétition, à la fois financières, économiques et sociales, Jean-Claude Juncker veut rebâtir. Pour Bruxelles, mais aussi pour les capitales du continent, le renouvellement à quelques mois d’intervalle des pouvoirs exécutifs et législatifs en…
Deux successions à suivre de près
D’ici le début de l’année 2018, deux postes d’importance seront à pourvoir. Tout d’abord, il faudra remplacer le président de l’Eurogroupe, le ministre néerlandais des Finances, Jeroen Dijsselbloem.
Son mandat prendra fin en janvier et il est peu probable qu’il soit reconduit. Aux Pays-Bas, son parti (le PvdA, l’équivalent du PS) a subi un revers électoral en mars 2017 et ne devrait plus être présent dans le prochain gouvernement. Sa seule chance de rester en place serait qu’un poste de président de l’Eurogroupe permanent soit mis en place, détachant la fonction du fait d’être ministre.
Le Français Bruno Le Maire se verrait bien occuper la fonction (tout en restant à Bercy). La France n’a jamais hérité du poste, mais ses deux délais obtenus ces dernières années pour faire passer son déficit sous les 3 % pourraient jouer contre elle. D’autres pays ont consenti à bien plus d’efforts et de sérieux budgétaire. Sans oublier que les socialistes européens réclament que le président de l’Eurogroupe soit issu de leur famille politique, ce qui ne joue pas en faveur de l’ancien prétendant à la primaire LR à l’automne 2016.
À Bruxelles, les détracteurs du Français pointent du doigt les positions de Bruno Le Maire de l’époque pour montrer ses divergences de vues avec Emmanuel Macron, ce qui le rendrait peu crédible. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy défendait alors des positions proches de celles de Berlin et de son ministre des Finances, Wolfgang Schaüble.
En parallèle, Thomas Wieser prendra sa retraite au début de l’année prochaine. Méconnu du grand public, l’Autrichien est le président du groupe de travail de l’Eurogroupe. C’est lui qui coordonne en amont le travail des ministres des Finances de la zone euro. Lors des crises grecques ou chypriote, son influence était considérable.