Tout le pouvoir au Sénat ! La nomination d’un Premier ministre issu du parti Les Républicains (LR) et l’entrée au gouvernement de dix sénateurs ont fait basculer le Sénat dans une nouvelle dimension. Habituée à s’opposer aux gouvernements qui se sont succédé depuis 2014, la majorité sénatoriale se place désormais en soutien de l’équipe de Michel Barnier. Le Palais du Luxembourg est même le principal point d’appui de l’ancien sénateur, confronté à une Assemblée nationale plus imprévisible que jamais.
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Une polarisation gauche/droite plus marquée
La double opposition au Sénat, c’est terminé. Cela fait plusieurs semaines que Patrick Kanner, chef de file des sénateurs socialistes, alerte ses troupes à propos du changement de dynamique au Sénat. L’habitude de travailler ensemble entre les groupes de gauche et ceux de la droite va s’affaiblir. « Il arrivait que la gauche obtienne des acquis avec l’aide de la majorité sénatoriale, qui cherchait à faire des coups contre les macronistes. C’était le cas sur le Ceta, la commission d’enquête sur les cabinets de conseils. Désormais, nous serons plus frontalement une logique d’opposition gauche-droite au Sénat », estime aussi Rémi Cardon, sénateur socialiste de la Somme. Avec l’élargissement de la majorité aux groupes Lirt et RDPI, cela risque de faire moins de rapports et de missions attribués aux groupes de gauche, craint un autre sénateur. Quant à un changement de fonctionnement au sein de la majorité sénatoriale élargie, elle ne se fera pas à court terme. « Les choses se mettent en place peu à peu et Gérard Larcher prend le temps de voir comment nous allons pouvoir fonctionner », glisse ainsi un cadre du groupe dirigé par Claude Malhuret.