En face de la Commission, dans une maison de maître rue d’Archimède, Lina Aburous détonne dans le paysage bruxellois. Cette ancienne fonctionnaire jordanienne est, depuis 2015, avec Pelle Christy Geertsen, à la tête de l’agence Euraffex.
C’est une petite société de consulting avec moins de dix lobbyistes. Elle s’est cependant fait remarquer ces deux dernières années. À cause de ses clients. Elle a travaillé avec plusieurs gouvernements étrangers comme le Mexique, le Bahreïn, la Jordanie, le Koweït et l’Azerbaïdjan.
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Aucun contrôle de ces activités
Les institutions européennes ou les autorités belges ne sont pas regardantes sur ce type d’activités et le registre européen ne fait pas de différence entre les consultants travaillant pour une entreprise ou pour un État, « tant qu’ils déclarent pour qui ils travaillent », indique un fonctionnaire de la Commission. Un manque d’encadrement dont s’est ému l’ONG spécialisée dans la transparence Alter-EU dans une tribune publiée dans EUObserver.
La différence avec les États-Unis est notable : le Foreign Agents Registration Act oblige les lobbyistes et consultants à déclarer leurs contrats avec des gouvernements étrangers.
Selon un lobbyiste, la seule interrogation sur ses activités avec des gouvernements étrangers est venue de son banquier. Il était surpris de voir des montants importants non émis en euros ou dollars arriver sur le compte bancaire de son entreprise.