Le faible investissement en matière de défense de certains pays européens se «retrouve en Afghanistan», a indiqué à l’AFP Hervé Morin. Le ministre de la Défense a également déclaré que les pays «d’Europe, à part la France et la Grande-Bretagne, ont décidé il y a très longtemps de désarmer. Ils n’ont pas consacré assez d’argent pour leur défense et leur sécurité.»
Les déclarations du ministre sont une nouvelle fois l’occasion pour la France de se lamenter de la faiblesse des…
Contexte
Vingt-quatre États membres de l’UE participent à l’opération de l’OTAN – International Security Assistance Force (ISAF) – en Afghanistan. Lancé en 2001 à la suite des attentats américains du 11 septembre, la Force internationale compte environ 35 000 soldats originaires de 37 pays. Septième contributeur de l’ISAF, la France s’est engagée lors du Sommet de l’OTAN du 3 avril 2008 au renforcement de son dispositif militaire présent sur le théâtre afghan.
En mars 2008, la France et le Royaume-Uni – principaux acteurs de la défense en Europe – ont appelé leurs partenaires européens «à prendre des mesures décisives pour renforcer les capacités européennes militaires et civiles de gestion des crises, sous la Présidence française de l’Union européenne.»
Dix ans après la Déclaration de St Malo qui a lancé la Politique européenne de défense et de sécurité (PESD), Nicolas Sarkozy et Gordon Brown affichaient une unité de vues sur la nécessité de moderniser la défense européenne. Néanmoins, le rôle de l’OTAN divise toujours Paris et Londres et freine les progrès de l’Europe militaire : à l’inverse de la France, le Royaume-Uni ne veut pas d’une défense européenne indépendante de l’Alliance Atlantique.