Un drôle de combat s’est joué dans la matinée du 19 mars, au Parlement européen. Réunis en commission du développement régional, une quarantaine de députés européens s’apprêtent à voter un avis préparé par Younous Omarjee, élu du Front de gauche, siégeant au sein de la gauche unitaire européenne (GUE).
Le texte prévoit de simplifier l’octroi des aides européennes aux plus démunis, destinées aux banques alimentaires, tout en portant le montant prévu à 3,5 milliards d’euros, contre 2,5 milliards, pour la…
Droit de réponse
Les eurodéputés socialistes Pervenche Berès et Patrice Tirolien ont demandé un droit de réponse reproduit ci-dessous. Nous y avons ajouté un complément d’information susceptible d’éclairer le lecteur.
Pervenche Berès, députée européenne socialiste, Présidente de la Commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen, souhaite apporter les précisions suivantes:
« Les commentaires d'une source anonyme, aussi proche du dossier qu'elle puisse être, laissent à penser que mon action serait dictée par de prétendus jeux d'influence opaques entre commissions parlementaires dont l'intérêt l'emporterait sur mes convictions politiques. Il n'en est rien : mon engagement en faveur d'une aide alimentaire européenne aux plus démunis ne manque ni de constance, ni de clarté.
Dès 2011, alors que le PEAD menaçait de disparaître, notamment sous la pression d'une alliance conservatrice forgée entre la chancelière Angela Merkel et l'ex-président Nicolas Sarkozy, j'ai été à l'origine d'une résolution visant à éviter la suspension des fonds et à maintenir leur niveau à 500 millions d'euros par an. Le Parlement européen a adopté cette résolution à une très large majorité (548 voix pour, 52 contre, 26 abstentions).
Plus récemment, j'ai été à l'initiative d'une rencontre entre le Président du Parlement européen et les associations d'aide alimentaire oeuvrant en France et en Allemagne, qui a permis aux acteurs de terrain de plaider en faveur d'une Union européenne solidaire, une vision que Martin Schulz a soutenue dans son allocution prononcée lors du Conseil européen du 7 février dernier.
Cette vision, je la défends et continuerai à la défendre à Strasbourg, à Paris ou à Berlin, avec force et sans relâche, à commencer dans les travaux que je préside actuellement au sein de la Commission de l'emploi et des affaires sociales où, en bonne intelligence avec la Présidence irlandaise, la rapportrice Emer Costello (S&D, Irlande) bénéficie de mon soutien total. »
Par ailleurs, Patrice Tirolien, député européen membre de la commission du développement régional ajoute :
« La délégation socialiste française a pu exprimer avec d’autres socialistes européens sa volonté d'une augmentation du budget du FEAD et d'une simplification de ses procédures. Pour ce qui est des divisions politiques lors du vote, elles ont été beaucoup plus complexes que ne le laisse penser le titre et le chapô de cet article, puisqu'une analyse sommaire des votes démontre les divisions du PPE et des Verts. Le temps de débat supplémentaire réclamé par les socialistes européens avant le vote n'était donc pas inutile, bien au contraire. »
Note de la rédaction :
La demande d'un « temps de débat supplémentaire » émanait de l’eurodéputée allemande du S&D, Constanze Krehl, qui pointait des problèmes de traduction et des doutes sur la légalité du texte. Un report du vote aurait cependant compromis la prise en compte de l’avis de la commission du développement régional. Celui-ci aurait été adopté en avril, au moment où la commission emploi se prononce sur le Fonds européen d’aide aux plus démunis.
Les divisions des partis sur le vote des amendements seraient par ailleurs relatives. « 80% du PPE a suivi les listes de vote », estime une source proche du dossier.