Le projet présenté par Ursula von der Leyen est inédit dans son ampleur et laisse rêveur les plus fédéralistes des Européens : une capacité d'emprunt de 750 milliards dans le budget ; des fonds alloués sous forme d’aides (500 milliards) ou de prêts (250 milliards) pour financer des investissements communs ; un remboursement solidaire étalé jusqu’en 2058 et la création de nouvelles ressources pour éviter aux États d'augmenter leurs contributions nationales.
À côté de cela, les lignes budgétaires classiques (hors…
Comment trouver 750 milliards
Pour financer le plan de relance, la Commission reprend l’idée qui circule à Bruxelles depuis maintenant un mois et demi : autoriser l’exécutif européen à emprunter sur les marchés, par le biais d'une garantie accordée par les États membres. L’argent levé – les fameux 750 milliards d’euros, dont 500 de subventions et 250 de prêts – sera ensuite réparti entre différentes lignes budgétaires, 560 iraient directement dans un Fonds de relance et résilience. Des enveloppes déjà existantes se verraient aussi renforcées comme celle du développement rural (+ 15 milliards) ou du Fonds de transition juste (+ 30 milliards). Cet argent devra être dépensé en trois ans. Ainsi, d’ici 2024, l’UE dépenserait environ 900 milliards d’euros, soit 300 par an.
La répartition de l’argent entre les pays est encore à déterminer de façon précise. Mais selon nos informations, l’Espagne récupérerait 77 milliards d’euros en subventions et 63 milliards en prêts ; l’Italie 81 et 90 milliards d’euros ; la Pologne, 37 et 26 ; la Grèce 22 et 9. La France et l’Allemagne obtiendraient respectivement 38 et 28 milliards, uniquement sous forme de subventions.