Les ONG ont gagné une bataille, mais elles n’ont pas gagné la guerre. Le 26 juillet, la Banque européenne d’investissement a annoncé son intention d’arrêter d’investir dans les énergies fossiles à partir de la fin de l’année 2020. Une demande récurrente des associations, qui devra encore être validée par les pays européens qui sont les actionnaires de la BEI.
« Il y a un an ou trois mois, cela paraissait totalement impossible, déclare Xavier Sol, de l’ONG Counter Balance. Mais…
Les 1 000 milliards d’Ursula von der Leyen pas tout à fait suffisants
Pour atteindre la neutralité carbone, combien d’investissement supplémentaire faut-il ? Un document publié par la Commission européenne en novembre 2018 évoque entre 175 et 290 milliards d’euros par an.
Dans ce cadre, les 1 000 milliards sur dix ans promis par Ursula von der Leyen en juillet ne constituent pas une somme énorme.
D’autant plus que le fonctionnement du plan promis par la future présidente de la Commission reste obscur à ce stade. S’il fonctionne avec une participation du secteur privé et un effet de levier similaire au plan Juncker, la somme initiale avancée par le budget européen peut se limiter à 60 ou 70 milliards d’euros sur 10 ans, voire la moitié de cette somme si elle estime que la garantie totale n’est pas nécessaire.
« Le plus efficace serait en fait d’encourager l’investissement public dans les États membres, via un assouplissement des règles budgétaires européennes », résume Grégory Claeys, chercheur au think tank Bruegel. Un point qu’elle a également évoqué dans une lettre au groupe socialiste du Parlement, où elle promettait d’« utiliser toute la flexibilité du pacte de stabilité et de croissance ».