Les députés européens se sont enfin mis d’accord sur le renforcement de la stratégie de rigueur budgétaire et de croissance de la zone euro. La négociation avec les États va pouvoir s’engager. Après maints atermoiements , les parlementaires ont adopté, en séance plénière mercredi 13 juin, les rapports de de Jean-Paul Gauzès (UMP/PPE) et Elisa Ferreira (S&D).
Ces deux textes, baptisés « two-pack », complètent l’échafaudage complexe du « six-pack », qui consacrait le principe de sanctions financières quasi-automatiques quand…
Dissidence des socialistes français
Rejet ou abstention ? Les eurodéputés PS ont finalement opté pour l’option la moins controversée sur le rapport Gauzès, à l’exception de Liêm Hoang Ngoc et Françoise Castex, qui ont rejeté le texte.
Celui-ci prévoit que tout pays bénéficiant d’un plan de sauvetage s’engage à rétablir ses comptes publics en conduisant des réformes (coupes budgétaires, assouplissement du marché du travail, par exemple) recommandées par la Commission et adoptées dans la foulée par les États dès qu’une minorité d’entre eux y est favorable (principe de la majorité qualifiée inversée).
La quasi-automaticité du processus continue de cliver le débat, mais jusqu’à un certain point. « L’enjeu, c’est d’apparaître comme des interlocuteurs crédibles », observe l’eurodéputée socialiste Pervenche Berès.
En rejetant un texte qui fait pourtant consensus auprès des autres sociaux-démocrates européens, les Français couraient le risque de se mettre « hors-jeu », reconnaît l’élue, « à un moment où nous avons besoin d’être les ambassadeurs de la sortie de crise en Europe. »