La scène se passe dans les locaux de la Commission, le 21 novembre 2017. Les commissaires européens Jyrki Katainen (vice-président Affaires économiques), Maros Sefcovic (vice-président Énergie), Günther Oettinger (Budget) et Carlos Moedas (Recherche) rencontrent différents chefs d’entreprise de l’énergie, du numérique, du secteur pharmaceutique, etc.
Ce rendez-vous informel « n’avait rien d’extraordinaire », raconte une source présente. Organiser un événement de ce type entre des commissaires et le gratin du privé au Berlaymont n’est cependant pas à la portée de…
« Organisé comme le Conseil »
Créé en 1958 sous le nom de l’Union des industries de la communauté européenne (et BusinessEurope depuis 2007), le lobby du patronat européen est un peu « organisé comme le Conseil des ministres de l'UE », raconte une ancienne lobbyiste.
Les positions du lobby sont d’abord conçues par la cinquantaine de groupes de travail thématiques (sur des sujets allant du numérique au marché intérieur, à l’énergie ou aux affaires sociales) que coordonnent les chargés de mission (des « geeks dans leurs domaines » poursuit l’ancienne lobbyiste) de BusinessEurope avec ses membres. Une organisation faite pour créer des positions consensuelles, qui auront du poids dans les arbitrages politiques.
Leurs supérieurs fignolent les textes au sein de comités politiques afin qu’ils soient adoptés par l’organe décisionnaire de l’organisation, le comité des délégués permanents des 39 fédérations membres. Des réunions sous la houlette du directeur, Markus J. Beyrer, un Autrichien au caractère bien trempé (relire notre portrait).