Petrel, créateur de dispositifs de réemploi, est une start-up parmi le millier d’autres sur le campus de la Station F. La jeune pousse a été fondée en 2018 et dispose juste de cinq salariés. Elle a pourtant reçu, le 7 février, un soutien de taille et inattendu. En plein remaniement, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu s’est déplacé pour le lancement du premier « test » de l’entreprise d’un système de consigne contre bons d’achat sur des bouteilles…
Le poids des responsabilités
Des objectifs de réemploi ont été inscrits dans le cahier des charges des éco-organismes : 10 % d’emballages réemployés sur le marché en 2027, avec une gradation dès 2023. Mais pour le directeur général de Citeo, Jean Hornain, la responsabilité de l'éco-organisme est « de dédier 5 % de notre budget au réemploi, de développer des gammes d’emballages standards et d’accompagner les metteurs en marché » vers l’atteinte de leurs objectifs, explique-t-il à Contexte. Pas de les atteindre.
« Personne n’a l’autorité d’imposer le réemploi », commentait la directrice réemploi et vrac de Citeo, Sophie Nguyen auprès de Contexte, lors d’une journée consacrée au sujet, le 16 janvier. Dans le cadre du programme ReUse initié par Citeo, « 13 marques sont membres du comité de pilotage. Soit on se met tous d’accord et on rend une copie unique, soit rien ne se passera ».
Les objectifs fixés visent certes les producteurs d’emballages. Ils sont pourtant bien « opposables » aux éco-organismes, affirme le ministère de la Transition écologique à Contexte. Et de lister les sanctions possibles : « un engagement de mesures compensatoires correspondant à 150 % du coût de l’écart à l’objectif, et à défaut une amende pouvant atteindre 10 % des écocontributions annuelles, ou une astreinte d’au plus 20 K€/j, ou le retrait d’agrément ». Sanctions qui restent à la discrétion de l’exécutif. Or en trente ans, l’État n’en a quasiment pas fait usage, à une exception près.