« La priorité des autorités françaises est l’aboutissement du processus d’interdiction en cours au niveau européen, pour supprimer les risques liés aux PFAS. »
Dans son plan d’action sur les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), présenté en janvier 2023, le ministère de l’Écologie affirme un soutien sans faille au projet de restriction globale de ces polluants – persistants au point d’être qualifiés d’« éternels » – porté à Bruxelles par l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège.…
Une menace judiciaire grandissante
Davantage que le législateur, c’est le juge qui inquiète l’industrie chimique, analyse un investisseur familier du secteur. Au regard des mégaprocès qui ont ouvert le bal aux États-Unis et en Italie, on s’attend à une judiciarisation croissante du dossier. La même source évoque des discussions sur les sommes à provisionner pour parer à d’éventuelles condamnations. Il évoque la crainte de voir l’industrie chimique « ébranlée » devant l’apparition d’un risque juridique « systémique ».
Preuve en est la prévenance dont a récemment fait preuve Arkema, visé comme d’autres par de récentes plaintes en justice.
L’industriel a ainsi écrit aux utilisateurs des jardins partagés qu’elle possède à proximité de son usine de Pierre-Bénite, le 21 juillet, pour leur déconseiller de consommer les fruits et légumes qui y poussent. Au grand dam de la préfecture du Rhône, qui a fustigé une décision s’appuyant sur « des résultats non valables scientifiquement » car pas encore contre-expertisés par les services de l’État, qui se sont donné cette mission par arrêté.