Von der Leyen 2 : cent jours d’incertitude

Deux semaines après le début de la présidence polonaise du Conseil de l’UE, Contexte s’est entretenu avec le secrétaire d’État à l’Énergie et au Climat, Krzysztof Bolesta. Il souhaite « démystifier les discussions sur le nucléaire en Europe » et entrevoit une majorité en faveur d’une obligation de se passer des énergies russes en 2027. Il prévient aussi : si la Commission espère faire passer une cible climatique rehaussée pour 2040, elle doit présenter un pacte pour une industrie propre ambitieux pour les entreprises en guise de contrepoids.

La nouvelle Commission ne jure plus que par la compétitivité et entend le démontrer dans les premiers mois du mandat en bataillant pour faire baisser les prix de l’énergie, favoriser des filières européennes et se couper pour de bon des approvisionnements russes. À Paris, où le budget (donc la fiscalité), le nouveau nucléaire et les réseaux sont les gros dossiers du semestre, la ligne n’est pas différente. Et la tension politique reste haute.

François Bayrou, Premier ministre sur un fil, présentera le 14 janvier la feuille de route de son gouvernement. À Bruxelles, la nouvelle Commission européenne lance ses travaux et promet de livrer ses premiers textes d’ici à la fin février. Mais ces quelques rendez-vous ne masquent pas l’essentiel : le tumulte à l’Assemblée nationale, le retour de Trump aux affaires et les élections en Allemagne rendent le jeu particulièrement imprévisible.

Révision de la gouvernance, voire du marché de l’électricité, stratégies sur le stockage ou sur la fusion nucléaire, droits de douane sur les combustibles nucléaires russes… Toutes ces initiatives et bien d’autres encore figurent dans les dizaines de pages de cette note exhaustive – que Contexte publie – destinée au futur commissaire à l’Énergie et rédigée par les services de la DG Ener.

C’était une promesse d’Ursula von der Leyen candidate en juillet, ce devrait être le vaste chantier de deux des vice-présidents désignés, Teresa Ribera et Stéphane Séjourné. Et de beaucoup d’autres avec eux. Le pacte pour une industrie propre n’est encore qu’un nom, un concept. Mais à y regarder de près, les lettres de mission aux futures commissaires, publiées le 17 septembre, en précisent déjà quelques aspects.