La Commission s’est résolue à descendre dans l’arène le 27 septembre à la mi-journée. En publiant le très attendu projet d’acte délégué définissant l’hydrogène bas carbone, elle a ouvert quatre semaines de consultation publique, durant lesquelles chaque détail sera commenté, amendé, critiqué. Le texte pourrait devenir le terrain d’affrontements entre divers intérêts industriels nationaux.
Il y a ceux qui trouveront trop strictes les règles encadrant l’hydrogène produit à partir d’intrants fossiles (avec captage, stockage ou utilisation du CO₂). Ceux qui…
Au-delà du nucléaire, les autres formes d’hydrogène bas carbone
L’hydrogène fossile produit avec une technologie de captage, stockage et utilisation du CO₂ est en bonne place dans l’acte délégué en consultation. Sa production devra émettre au maximum 3,38 kg d’équivalent CO₂ par kg d’hydrogène produit. Une cible qui ne prend pas en compte le CO₂ non émis grâce au CCUS, mais intègre bien les émissions sur l’ensemble du cycle de vie (extraction de l’énergie primaire, traitement, transport, etc.) et, notamment, les fuites de méthane ou d’hydrogène mesurées en amont de la production.Aucune méthodologie européenne ne permet aujourd’hui de comptabiliser les émissions de méthane. Le récent « règlement méthane » prévoit bien que la Commission définisse une méthode par un acte délégué, mais ce ne sera pas avant 2027. En attendant, le projet renvoie donc à une valeur par défaut. Mêmes incertitudes à ce stade sur les fuites d’hydrogène. La Commission dit attendre de disposer de preuves scientifiques « suffisamment mûres » sur leur potentiel de réchauffement planétaire avant de les intégrer dans la méthodologie proposée.
Les ONG sont très critiques des valeurs « par défaut » des émissions en amont (« upstream emissions ») proposées par la Commission. Agora Energiewende souligne, par exemple, que « cette valeur standard est actuellement bien inférieure aux émissions en amont des principaux partenaires commerciaux, tels que l’Algérie ou les États-Unis, et elle ne tient pas compte non plus de l’augmentation rapide de la part du gaz naturel liquéfié à forte intensité de carbone dans les importations de gaz de l’UE ».