Électricité nucléaire : l’État hors jeu des négociations qu’il a lui-même enclenchées

La nouvelle Commission ne jure plus que par la compétitivité et entend le démontrer dans les premiers mois du mandat en bataillant pour faire baisser les prix de l’énergie, favoriser des filières européennes et se couper pour de bon des approvisionnements russes. À Paris, où le budget (donc la fiscalité), le nouveau nucléaire et les réseaux sont les gros dossiers du semestre, la ligne n’est pas différente. Et la tension politique reste haute.

Dans un entretien accordé à Contexte, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, juge que la transition du système de l’Arenh vers le mécanisme « tout marché » issu de l’accord État-EDF s’opère de manière positive, même si des progrès restent encore à faire. Elle assure ensuite que la CRE n’a pas attendu de traduction législative de cet accord pour préparer les outils nécessaires à son déploiement, même si elle continue d’appeler à un renforcement des pouvoirs du régulateur dans la loi.

Contexte publie l’accord État-EDF de novembre 2023, qui établit la régulation du parc nucléaire historique et les contours de la nouvelle politique commerciale de l’électricien. Près d’un an après sa présentation et surtout à un an de la fin de l’Arenh, les grands objectifs de cet accord ne sont toujours pas atteints – ou très partiellement. Le gouvernement, qui prévoit d’en faire le bilan à la fin du mois, a désormais deux options : donner un délai supplémentaire à EDF pour prouver que sa solution fonctionne, ou revenir sur l’accord et établir un autre schéma de régulation.