Y aller ou pas ? Ils hésitent à rejoindre les cabinets ministériels du gouvernement Barnier

Grand hall d’entrée de l’hôtel de Matignon, avec en haut des marches le drapeau de l’Union européenne et de la France, à l’arrivée des nouveaux ministres et membres du gouvernement, suite au remaniement ministériel, pour un séminaire de travail organisé par le premier ministre, à Paris, 27 septembre 2024. XOSE BOUZAS/HANS LUCAS

« Combien de temps le gouvernement Barnier va-t-il durer ? » Cette question, que tout le Landerneau politique se pose, prend une dimension plus existentielle pour ceux qui hésitent à faire passer leur CV ou à répondre favorablement à la prière d’un ministre de monter avec lui dans le bateau. Qu’importe le « contexte politique exceptionnel », comme le clame l’un de ceux qui ont franchi le pas : « Un CDD [de] trois ou six mois, c’est risqué comme…

Le contrôle de la HATVP en embuscade

« La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique est un vrai sujet. Ça éloigne tellement de monde. C’est un refouloir de talent », estime un lobbyiste passé par des cabinets ministériels avant que la HATVP ne se voie confier le contrôle des mobilités des membres de cabinet. Pendant trois ans, ceux qui sont passés dans les cabinets doivent demander un avis de compatibilité pour leurs changements de poste. « Est-ce que trois mois en cabinet ça vaut le coup d’avoir la HATVP sur le dos pendant trois ans ? », s’interroge un ancien, qui vient de retrouver du travail. « Le délai de deux mois pour rendre un avis, ce n’est pas gênant, les entreprises ont l’habitude d’attendre que les gens soient disponibles. Mais il faut mettre en place des process, établir la liste des gens que je n’ai pas le droit de contacter pendant trois ans, etc. », poursuit cette source, qui n’a pas apprécié l’atmosphère « suspicieuse » de ses échanges avec la HATVP.