"On n’a qu’une envie, c’est d’aller se pendre" : c'est le cri du cœur de la députée PS Christine Pirès-Beaune après l’exposé de Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes venu présenter à la commission des Finances le rapport sur la Société du Grand Paris (SGP), le 17 janvier. Tous les ingrédients d’un scandale sont réunis. "Une bombe à retardement financière pour le siècle", a renchéri son collègue de l'Allier Jean-Paul Dufrègne (PC). Lancer seize tunneliers qui…
La méthode Philippe appliquée au super-métro du Grand Paris
Comment redresser le tir au plus vite ? C’est le souci d’Édouard Philippe. Comme dans le dossier Notre-Dame-des-Landes, il a annoncé une concertation avec les élus concernés pour « prendre en compte l’ambition du projet, sa nécessité, mais aussi la réalité : difficultés technologiques, difficultés budgétaires » a-t-il déclaré le 23 janvier sur le chantier de la ligne 15 sud. Le pari est de négocier un desserrement du calendrier, mais sans sacrifier de lignes.
Dans les prochaines semaines, un autre volet consistera à changer de casting à la tête de la SGP. « Mais le premier ministre hésite encore entre un profil de technicien ou de grand commis de l’État », résume un proche du dossier. Dans cette dernière hypothèse, le préfet François Philizot tiendrait la corde pour succéder à Philippe Yvin. Président du directoire depuis 2014, ce dernier paie pour la dérive des coûts et une certaine dissimulation, bien que la SGP s’en soit défendue dans un mémoire de 75 pages présenté durant son contrôle à la Cour des comptes. Celle-ci demande de repositionner la SGP comme « stricte maîtrise d’ouvrage du Grand Paris Express ». Il faut un « chef de chantier », résume le député Gilles Carrez. Des spécialistes de la conduite des grands projets pourraient être nommés au conseil de surveillance.
L’urgence n’est pas au grand chambardement institutionnel qui nécessiterait une loi. Valérie Pécresse, qui revendique depuis longtemps le passage de la SGP sous la tutelle d’Île-de-France Mobilités met la pédale douce sur cette revendication. Comme présidente de la région Île-de-France, elle attend d’abord de l’État « un plan de redressement » et qu’il remédie au « déficit de transparence ».