L’anecdote pourrait sembler insignifiante, mais c’est l’un des multiples rebondissements d’une lutte d’influence sur les orientations politiques de l’avenir des Vingt-Sept. À la mi-février, il a été décidé par la présidente de la Commission de reporter au mois d’avril la publication de la communication sur la stratégie industrielle prévue le 17 mars. L’enjeu réside dans l’ampleur des modifications à apporter à la feuille de route industrielle de l’UE, dont la dernière version date de mars 2020 , soit juste avant…
Des progrès par étape
Le concept d’autonomie stratégique prend forme par petite touche. Le 22 février, la Commission européenne a annoncé la création d’un « observatoire européen pour les technologies critiques ». Une initiative qui fait écho au travail lancé depuis le printemps 2 020 par Thierry Breton sur la définition d’écosystèmes industriels (14 au total).
Mais récemment, la plus importante victoire des partisans de l’autonomie stratégique réside dans le plan pour améliorer les synergies entre les industries civile, spatiale et de la défense. L’idée principale est de faire profiter l’ensemble du secteur industriel des innovations financées par le tout nouveau Fonds de défense (7 milliards d’euros entre 2 021 et 2027). Il s’agit aussi de faire en sorte que les différents programmes disponibles au niveau européen se coordonnent sur les secteurs jugés prioritaires. Mais, point important : contrairement aux autres, le Fonds de défense permet d’exclure les entreprises non européennes des financements. Un outil clé pour éviter ainsi que des compétiteurs américains ou chinois participent aux programmes jugés stratégiques.