Les divergences entre ministères parisiens percutent les négociations européennes sur les énergies renouvelables. Bercy regrette le sort réservé à l’hydrogène produit à partir de nucléaire dans le cadre de l’accord conclu le 30 mars entre la Suède, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, et le Parlement européen.
Au terme de longues semaines de négociations sur la directive dite « RED », les pays pouvant développer l’hydrogène bas carbone ont pourtant obtenu un rabais sur leur objectif d’hydrogène…
Le détail de l’article polémique
L’article « 22b » ne plaît pas à Paris.
Il complète celui fixant l’objectif d’hydrogène « vert » à atteindre en 2030 pour le secteur de l’industrie, dans chacun des 27 États membres. Le « 22b » a été ajouté à la demande de la France et de ses alliés pro-nucléaire, pour éviter que les cibles de renouvelables prévues par la directive RED ne cannibalisent le développement du bas carbone (de l’hydrogène issu du nucléaire, donc). Sur le principe, la France est donc favorable à cet article, mais, dans le détail, les conditions qu’il fixe sont jugées inatteignables.
Selon l’article : un État membre peut réduire la part obligatoire d’hydrogène vert consommée dans l’industrie de 20 % en 2030 si 1) il est en bonne voie pour atteindre sa contribution nationale à l’objectif de consommation d’ENR de l’Union en 2030 et si 2) la part de l’hydrogène ou de ses dérivés provenant de combustibles fossiles qui est consommée dans cet État membre n’est pas supérieure à 23 % en 2030 et à 20 % en 2035.
Ce sont ces pourcentages, jugés trop élevés par Paris, qui l’empêchent de soutenir le texte.